Les médecines qui m’ont transformé

Partie 1 : Le cercle des méditants

Temps de lecture 4 minutes

Tout à commencé un soir. J’avais 24 ans, j’allume la télé (ce qui m’arrivait rarement, voir jamais) , et je tombe par hasard sur : Sacrée Croissance de Marie-Monique Robin. Ce reportage a eu sur moi l’effet d’un détonateur de conscience. 

Il m’a ouvert les yeux sur le paradigme de cette croissance infinie dans lequel j’avais été élevé et que je perpétrais chaque jour, et surtout, sur cette fuite vers l’avant que le monde emprunte depuis des décennies, tellement létale pour les espèces vivantes. 

Ce documentaire qui puise des initiatives dans des pays différents (Allemagne, Brésil, Népal…), m’a ouvert les yeux et le cœur et fait reconnecter avec une forme d’universalité, d’une part, et d’autre part des valeurs simples et fondamentales : consommer moins, consommer local, consommer de la qualité. Aujourd’hui, ce discours sonne comme un lieu commun mais en 2014 cela a été une vraie découverte pour moi.

Après cela, j’ai commencé à aller à des cours de Yoga près de chez moi. C’était le dimanche soir, je trouvais les séances terriblement difficiles et ingrates mais lorsque je rentrais chez moi, j’éprouvais un calme profond, une sérénité que je n’avais pas ressenti depuis des années. 

Avec le recul, je comprends aujourd’hui que cette pratique a été un portail puissant. Le yoga a reconnecté des parties disloquées et ouvert mon champs de conscience. 

L’année qui a suivi, je me suis inscrite à des cours de méditation.

J’y ai rencontré une enseignante hors du commun (ma chère Anandi Faure si tu lis ce billet ❀), qui m’a non seulement enseigné à revenir à moi-même, à revenir à ma source d’amour inconditionnel (que nous allons trop souvent chercher à l’extérieur), à mon corps, à cette Présence face à la Vie qui coule à chaque instant.

Tous les lundi soirs , nous nous retrouvions tous, assis en cercle, guidés par la voix sage et lumineuse de notre enseignante, qui nous ouvrait à la fois à cette pratique pluri-millénaire, et aussi à des outils modernes de « développement personnel ». Tous les lundis, j’avais l’impression de découvrir un nouveau joyau, non pas en voyage au bout du monde mais assise sur un tapis dans un appartement du 11eme arrondissement de Paris. Une véritable aventure intérieure. 25 ans à chercher des réponses à l’extérieur, et tout à coup, dans cette grâce méditative, le regard rivé sur un tapis chamarré, tellement de choses se déploient. Dans ce silence et cette immobilité j’ai ressenti une joie si intense, une tristesse abyssale, une puissance ineffable, un calme olympien… et j’ai appris à observer avec Présence, comme un éléphant en haut d’une montagne, qui observe calmement une mouche qui vole. 

L’apprentissage de la pratique de la Présence (ou méditation) m’a canalisé, recentré, apaisé, responsabilisé et « empuissancé ». Pour la première fois de ma vie, je découvrais la puissance d’un cercle.

Je découvrais que s’assoir en rond, le cœur ouvert, avec intention et présence, crée un vortex énergétique puissant qui vient « alchimiser » les paroles et les silences en une médecine de l’âme.

Ce deuxième portail fut immense, salvateur, et par dessus tout, le début d’une aventure qui ne prendra jamais fin…

A cette période, ma vie connaissait une série de transformations brutales et intenses à tous les niveaux. Ces rendez-vous hebdomadaires me soutenaient si profondément pendant cette tempête.

Maladie, mort, inconnu, transformation, rupture, mouvement, renouveau, reconstruction… la Vie, inexorable et implacable comme elle sait l’être, était d’une grande intensité et m’invitait avec beaucoup d’amour à redessiner ses contours…